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opinion qu’il eût de sa valeur et de la portée de son talent, il n’était pas fâché de voir cette opinion partagée et professée par les autres ; il ajoutait une grande importance à la façon dont chacune de ses œuvres était accueillie par les journaux.

Pour s’en convaincre, il suffit de relire les deux ou trois numéros de la Revue parisienne publiée par lui en 1840, où il étale bravement son exubérante personnalité. Ce recueil, dont il était l’unique rédacteur, semble n’avoir eu d’autre but que de le venger de ses rivaux et des malavisés qui se refusaient de le proclamer homme de génie. Le plus maltraité de tous, celui contre lequel il dirige toute l’artillerie et les foudres de sa colère, c’est Sainte-Beuve qui avait, en 1834, compris Balzac dans sa galerie des auteurs contemporains. Il est vrai de dire que le peintre a assaisonné les éloges de ce portrait d’une pincée de correctifs qui en corrompent singulièrement la douceur. Jamais il ne mérita mieux la définition que M. de Pontmartin a donné de lui dans les Jeudis de madame Charbonneau : « Il excellerait à distiller une goutte de poison dans une fiole d’essence,