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une lâcheté. Ressentant l’outrage sans en être aigrie ni abattue, sa belle intelligence trouva en elle-même de quoi faire honte à ceux qui l’avaient si indignement traitée.

Disons-le à l’honneur du caractère français : s’il a ses moments d’erreur où la passion l’entraîne, il en revient promptement et répare autant qu’il est en lui. Les écrivains, après s’être ligués aux politiques pour insulter leur chef, ont tenu ensuite à lui faire oublier cet affront par d’unanimes témoignages d’admiration et de respect. Les étudiants eux-mêmes, qui avaient profité de l’occasion pour faire du tapage, ont effacé leur tort soit en venant le féliciter de son attitude au Sénat, soit en assistant à ses funérailles. C’est là une amende honorable et très-suffisante. Seule la haine politique n’a pas désarmé ; elle réitère et aggrave, envers la mémoire du critiqué, l’injure infligée à sa personne. L’orléanisme, par l’organe de M. Othenin d’Haussonville, revendique hautement la responsabilité de l’exécution et s’en vante :

« L’accueil fait au professeur de poésie latine