Page:Pons - Sainte-Beuve et ses inconnues, 1879.djvu/259

Cette page n’a pas encore été corrigée

de la louange. La malveillance de M. Villemain ne le permit pas. Lorsque la politique enleva ce littérateur à la chaire qu’il avait illustrée, au lieu d’y laisser monter le rival de gloire qui avait grandi à son ombre et malgré son ombre, il écouta son jaloux instinct et se fit remplacer par des Gérusez, des Caboche : bon moyen pour que son absence en fût plus remarquée.

On ne lui a jamais réclamé sa place directement et de vive voix, cela va de soi pour qui connaît l’un et l’autre ; mais, dès 1836, on lui adressait un généreux appel, qu’une âme un peu mieux située eût compris et qui eût étouffé tout autre jalousie. Voyez comme la plainte s’y voile de pudeur :

« Il y a avantage encore, même au point de vue de la gloire, à naître à une époque peuplée de noms et de chaque coin éclairée. Voyez en effet : le nombre, le rapprochement ont-ils jamais nui aux brillants champions de la pensée, de la poésie, ou de l’éloquence ? Tout au contraire ; et, si l’on regarde dans le passé, combien, sans remonter plus haut que le siècle de Louis XIV, cette rencontre inouïe, cette