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croyants de tous bords, il payait volontiers de quelques piqûres à la sensibilité de son épiderme les délicatesses que son infidélité ajoutait à ses plaisirs. Les seuls journaux qui eussent le don de l’irriter étaient les feuilles légitimistes et cléricales, parce que de tout temps, même avant son éclat au Sénat, au lieu de discuter ses idées, on y attaquait son caractère par des insinuations et des calomnies, et on essayait de le flétrir. Aussi, à ma connaissance, n’a-t-il été outrageux lui-même que contre Genoude, Laurentie et M. Veuillot.

Afin de ne pas manquer au devoir de politesse, le secrétaire devait lire les journaux et signaler les articles à mesure. On témoignait à tous, même aux plus humbles, combien l’on était sensible à leur attention : une lettre de gratitude et d’effusion aux gros bonnets, quelques mots de remercîment sur une carte pour le menu fretin.

La polémique lui paraissait inutile et indigne d’un esprit sérieux ; sinon, elle l’aurait tenté : « Je ne crains pas les coups, disait-il, à condition de pouvoir les rendre. » Mais il n