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fut un hymne perpétuel en l’honneur des paysans. Puis, quand tout fut prêt pour le départ, qu’il ne manqua plus rien aux bagages et que les malles furent bien ficelées : « Vous pouvez tout remettre en place, dit-il, notre voyage est fait et me voilà guéri. » Réellement, toute ardeur aux paupières avait disparu.

Je ne voudrais pas encourir le reproche de faire passer les gens par la cuisine et de trop m’arrêter aux détails du métier. Venons-en donc aux rapports de l’auteur avec ses confrères.

Après la publication de chacun de ses volumes, il en suivait le retentissement dans la presse, surveillant d’un œil attentif tout ce qu’on en disait. Loin de redouter la critique, il la provoquait et offrait ses livres, même aux adversaires, pour peu qu’il les sût capables de les apprécier. À l’éloge banal il préférait la contradiction, y répondait avec vivacité, mais avec courtoisie et ne se défendait qu’en allant sur le terrain de l’ennemi. Acceptant sans froncer le sourcil le reproche d’inconstance et de variation que ne lui ménageaient pas les