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Winants, un paysage hollandais représentant une cabane de bûcheron à l’entrée d’un bois, avait particulièrement le don de l’attendrir. Une émotion dont il ne se rendait pas compte le tenait là devant à rêver de paix, de silence, de condition innocente et obscure.

Au fond, le séjour des champs ne pouvait, je pense, lui convenir qu’un moment, comme passe-temps accidentel, afin de se mieux remettre en appétit de société. Ce qui le prouve, c’est qu’il a, sans en souffrir, passé sa vie dans un cabinet d’où la vue portait sur de hauts murs, d’une couleur triste et grise mal dissimulée sous un rideau de lierre. En fait de nature champêtre, un carré de jardin, grand comme un mouchoir de poche, où s’étiolaient deux ou trois arbustes, et tellement étouffé entre la hauteur des murs que les plantes refusaient d’y fleurir. Il fallait à chaque printemps le repeupler avec des fleurs empruntées à un parc du voisinage. Sans doute l’écrivain avait le rayon en lui. La fraîcheur de son imagination suppléait à l’absence de verdure.

Durant la semaine dont j’ai parlé, il se livra à une vraie débauche de poésie rustique. Ce