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passer quelques mois de repos absolu et de vie purement végétative. La souffrance était si aigüe, que Sainte-Beuve écouta l’ordonnance, promit de la suivre à la lettre, et mit aussitôt ses amis à la recherche d’une ferme où il pût, avec ses entours, se loger et vivre à l’aise.

On lui en découvrit une à quatre ou cinq lieues de Paris, pourvue des commodités désirables ; mais il voulut, avant de s’y rendre, en connaître les habitants et voir s’ils seraient d’humeur à s’accommoder à la sienne. Ces bonnes gens vinrent donc un dimanche s’attabler, rue Montparnasse, autour d’un plantureux repas auquel ils firent honneur, tout en vantant le bon air de leur ferme et les agréments dont on y jouissait. Le prix fut débattu, et l’on s’entendit sur les divers arrangements de l’installation. Même, ayant trouvé le vin bon et la chère succulente, ils promirent de revenir le dimanche suivant, pour donner un coup de main au déménagement et conduire leurs hôtes futurs.

Pendant toute la semaine, la maison fut en