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les hommes comme on fait des plantes : « Je m’applique, dit-il, à étudier la nature sous bien des formes vivantes. L’une de ces formes étudiée et connue, je passe à l’autre. Je ne suis pas un rhéteur se jouant aux surfaces et aux images, mais une espèce de naturaliste des esprits, tâchant de comprendre et de découvrir le plus de groupes possible, en vue d’une science plus générale, qu’il appartiendra à d’autres d’organiser. J’avoue qu’en mes jours de grand sérieux, c’est là ma prétention. »

Ici, nous n’avons pas à décider si la prétention est justifiée. Sa méthode d’investigation, exposée au tome III des Nouveaux Lundis, a été maintes fois discutée et contredite. On peut la voir appliquée avec une rigueur scolastique dans les ouvrages de M. Taine. Inutile, je crois, d’y insister davantage. En soi d’ailleurs une théorie est de peu d’importance ; l’instrument ne vaut que par la main qui s’en sert. Sans plus nous inquiéter du but, arrêtons-nous aux accidents du voyage.

On n’attend pas de moi, sans doute, un portrait en pied ; la difficulté serait trop grande de