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« Cher monsieur,

Je voudrais pouvoir dire oui ; mais j’ai une difficulté insurmontable sur cet auteur : il me paraît compromettre tout ce qu’il touche ; il est violent et n’a pas la tradition des choses dont il parle.

« Ainsi, l’article de Condorcet, que le Moniteur a inséré, est odieux et faux ; on peut être sévère pour Condorcet, mais ce n’est pas sur ce ton ni dans cette gamme. Je n’ai pas lu le reste de l’ouvrage ; mais ce ne peut être bon, bien qu’il y ait des recherches. L’esprit n’en saurait être plus juste que celui de ses autres écrits. Car lui, il n’est pas un esprit éclairé, ce qui n’empêche pas qu’il n’ait une plume avec laquelle, à un moment donné, il joue merveilleusement du bâton. Je l’ai vu, comme journaliste, dirigé sur une position à enlever, et faire prouesse, s’en tirer à merveille. Mais, de lui-même, c’est un gladiateur et un casse-cou.

« Enfin, cher monsieur, vous saurez que de l’avoir nommé une fois dans je ne sais quel article et avec assez de politesse, est un des