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la route à suivre, les écueils à éviter, les influences néfastes, voyant qu’on restait sourd à ses avis, il éclata publiquement et fit bande à part.

On comprend qu’il se soit refusé ensuite à parler de l’Histoire de César. Ce ne fut pas, d’ailleurs, son seul acte d’indépendance et de dignité. J’ai la bonne fortune de pouvoir donner ici une lettre inédite[1], qui prouvera avec quelle aisance spirituelle il se dérobait à certaines corvées, lorsque son dévouement était soumis à une trop rude épreuve. Il avait l’art, sinon l’audace, de dire la vérité ; mais, enfin, il osait quelquefois la dire, et son adresse aidait à rendre son courage utile. M. Pelletier, chef de division au ministère d’État et chargé de la direction du Moniteur, l’ayant prié d’écrire un article sur une Histoire des Girondins, au succès de laquelle on tenait beaucoup, reçut de lui la lettre suivante :

  1. Elle l’était lorsque ces articles parurent dans le Nain jaune ; depuis, on l’a comprise dans la Correspondance.