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constamment adressé au pouvoir, et, chaque parti l’ayant exercé à son tour, il s’en suivrait que la corruption serait universelle. Cela est absurde ; nous avons aujourd’hui des républicains, dit-on, à notre tête, et l’on ne se fait pas faute de crier contre la curée des places, l’avidité, l’insolence et l’incapacité des fonctionnaires. Je ne vois pas qu’ils soient plus incapables ni moins arrogants qu’autrefois ; il me semble que ce sont toujours les mêmes.

J’en dirai bien autant des criminels, que les journaux de nuances opposées se jettent dans les jambes les uns aux autres. On est assassin, voleur ou sodomiste par intempérance et par vice d’éducation, et non parce qu’on est républicain, légitimiste ou même bonapartiste. Laissez donc là ce jeu hypocrite et combattez-vous à armes courtoises.

Ma digression est faite ; je reviens à Sainte-Beuve. À aucun moment, ce n’a été un courtisan de l’Empire ; ce régime avait à ses yeux trop peu de souci des lettres et trop peu d’égards pour ceux qui les cultivent. Alors que beaucoup d’autres réglaient leur montre sur le cadran