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doute, et intelligent, mais trop prudent, trop père de famille, trop préoccupé, comme un simple bourgeois, de laisser beaucoup de millions à ses enfants. « — Cela m’agace, cela m’irrite, disait-il à Edmond Texier, c’est décidément trop plat[1]. » Il disait encore à ce sujet : « Les bonnes intentions, les bienfaits même, ne sont jamais comptés aux souverains s’ils ne joignent la force à l’autorité. »

Prétendre que la révolution de 1848 lui donna des peurs bleues est une pure calomnie. Avec ses instincts de girondin et son humeur populaire, il se plaisait, au contraire, aux émotions de la rue : il fallut toute la maladresse des républicains pour le rendre hostile. N’eut-on pas le tort insigne de soupçonner sa probité, parce que son nom figurait, à côté d’une somme de cent francs, sur une liste de fonds secrets, publiée par la Revue rétrospective. À force de recherches, il est parvenu depuis à découvrir que cette somme provenait d’un crédit

  1. Tout lui déplaît en ce roi, jusqu’à ses discours du trône, ces phrases embourbées dont on ne voyait pas la fin et qui étaient comme l’apanage de la branche cadette.