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rôle politique, bien que ce rôle ait été secondaire chez lui et constamment subordonné à son amour pour les lettres.

Confondu dans la foule de ceux qui subissent les révolutions sans les provoquer et sans se croire non plus d’étoffe à les conjurer, Sainte-Beuve n’a jamais aspiré à la direction des affaires publiques. Loin d’y mettre la main ou même le doigt, il se contente d’en saisir le jeu, d’en tout comprendre et d’en extraire, s’il se peut, quelques leçons de philosophie à notre usage. Que d’autres s’appliquent à diriger et à manier le monde, lui ne se soucie que de l’éclairer. À peine si vers la fin, lorsque l’expérience eut mûri sa raison, il eût ambitionné l’honneur d’être quelquefois consulté. Des cinq gouvernements sous lesquels il a vécu, très-français en ce point comme sur beaucoup d’autres, il n’a cordialement accepté que les deux derniers. Et même, dans les derniers temps, semblait-il s’en détacher pour rentrer dans l’opposition qui convenait mieux à son tempérament de frondeur.

La Restauration avait essayé, en 1828, de le