Page:Pons - Sainte-Beuve et ses inconnues, 1879.djvu/216

Cette page n’a pas encore été corrigée

aurait plu singulièrement et que vous vous seriez convenus ! » Se peut-il imaginer façon plus adroite de chatouiller un coeur avide avant tout de nobles amitiés ?

Ce même homme d’État lui ayant offert de le faire entrer à l’Académie, il s’y prêta volontiers. Son bagage littéraire était plus que suffisant, et la mort de Casimir Delavigne laissait vacant un des fauteuils. Mais survint tout à coup, pour le lui disputer, un personnage fort oublié aujourd’hui, M. Vatout, qui n’avait d’autre titre que celui d’officier dans la maison du roi. « Nommer M. Vatout, disait Royer-Collard, quelle plaisanterie faites-vous là à un homme de mon âge ? Sachez, monsieur, que je prétends nommer quelqu’un. » Louis-Philippe, c’est tout naturel, n’était pas du même avis, et patronnait ouvertement la candidature de son serviteur. L’élection fut disputée et remise à un mois après sept tours de scrutin. Sainte-Beuve en fut réellement humilié. Signalant le résultat à Olivier pour la Revue Suisse, il ne pouvait s’empêcher de lui écrire : « Pas de réflexion, sinon celle-ci si vous voulez : « À