Page:Pons - Sainte-Beuve et ses inconnues, 1879.djvu/215

Cette page n’a pas encore été corrigée

L’été, il passait ses vacances dans un des châteaux de M. Molé, oncle de Mme d’Arbouville, à Précy, au Thil, à Champlâtreux ou au Marais. Il avait si bien pris ses habitudes dans cette hospitalière demeure du Marais que, pour goûter les douceurs de la société sans en souffrir la dépendance, il avait loué en 1847 une petite maison dans le village et pouvait ainsi travailler et dîner chaque jour au château.

On ne produit pas un effet brillant dans notre pays si l’on n’est homme du monde et si l’on ne fréquente les salons. Il faut tâcher seulement que le talent s’y perfectionne sans s’y user.

Au milieu de ce cercle aristocratique, Sainte-Beuve payait par les bonnes grâces de l’esprit ce que la fortune lui refusait de rendre sous une autre forme. Il y était, d’ailleurs, fort goûté et apprécié. Le comte Molé surtout paraît l’avoir conquis et charmé par la délicatesse de ses flatteries. Lorsqu’il s’entretenait avec lui de quelqu’un des hommes distingués, comme Fontanes, de Dalmas, de Beausset, Melzi, qu’il avait autrefois connus, il ne manquait jamais d’ajouter : « Oh ! je suis certain qu’il vous