Page:Pons - Sainte-Beuve et ses inconnues, 1879.djvu/190

Cette page n’a pas encore été corrigée

de la bouderie. Au bout de ce temps, la sénora étant morte et l’académicien ayant l’air de plier sous l’excès du travail, on se ravisa et on lui écrivit pour renouer avec lui. L’obsession devenait importune ; il y mit fin par la réponse suivante, qui justifie le mot du diplomate anglais, Henri Bulwer : « M. Sainte-Beuve n’écrit pas comme on pend dans mon pays, haut et court » :

« Mon cher Olivier,

Je vous remercie de votre lettre et de l’intention qui l’a dictée. Je n’entre dans aucune explication ; car si détaillées que soient celles que vous prenez la peine de me donner, je ne les crois pas encore complètes. Un seul point m’importe à marquer : lié comme je l’étais avec vous et sans que je pense avoir d’autre tort que celui d’être depuis cinq ou six ans sous le fardeau d’un travail incessant et qui n’est pas devenu plus facile en se continuant, — travail qui m’a interdit tout entretien de relations mondaines ou amicales, et m’a forcé de laisser croître