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Tout cela avait un peu refroidi les relations avec Sainte-Beuve ; une dernière circonstance acheva de les brouiller.

L’académicien, par deux testaments successifs, déposés entre les mains d’Olivier, l’avait nommé son exécuteur testamentaire. Certes il n’est pas désagréable, surtout lorsqu’on tire le diable par la queue, de se savoir couché sur le testament d’un homme qui a quelque fortune. Mais à quoi cela sert-il, si le testateur s’obstine à vivre ? Or, Sainte-Beuve, loin de songer à réaliser son rêve d’Élysée, arrangeait son existence en vue d’un long avenir. Il avait pris chez lui une certaine dame Vaquez, Espagnole au teint bistré, qui, voulant être maîtresse au logis, en écartait jalousement les anciens habitués. Olivier eut plusieurs fois maille à partir avec elle. De plus, il apprit que son ami, sans lui en souffler mot, avait fait un troisième testament — ce ne devait pas être le dernier, — et qu’il laissait son héritage à d’autres. C’en était trop. Il cessa de venir à la petite maison de la rue Montparnasse et passa quatre ans sans revoir l’ingrat. Celui-ci ne parut pas s’apercevoir