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m’arrive de Genève, et d’un côté non catholique, la même insinuation, la même tentative de prédication ? Il y a de quoi faire réfléchir un philosophe. »

Peut-être oublie-t-il d’avouer que plus d’une fois il a donné des espérances de conversion aux jolies prêcheuses de Lausanne, afin d’obtenir d’elles la même récompense que lui avait value son adhésion momentanée au parti catholique ?

Lorsque, au lieu de femmes ou de demoiselles, il avait affaire à des hommes, comme il n’y avait pas de compensation gracieuse à espérer, le ton devenait plus vif ; il me semble l’entendre :

— Pourquoi m’adressez-vous un sermon ? Est-ce que je me permets de vous en adresser un, à vous ? Et pourquoi les choses ne seraient-elles pas égales entre nous ? Vous avez pitié de moi et de mon malheur, je vous en remercie, mais qui vous a dit que j’étais si à plaindre ? Vous jouissez des consolations que vous donne la foi, laissez-moi celles que je tire de la philosophie. Vous me vantez les beautés du christianisme et voulez me les faire comprendre :