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et les réserves y étaient toujours présentes. Cela ne l’a pas empêché d’être jusqu’à la fin en butte aux importunités des convertisseurs. On l’attaquait de plus d’un côté ; il avait à repousser à la fois les assauts de Genève et ceux de Rome. Un an avant sa mort, une demoiselle suisse, du nom de Couriard, lui ayant écrit pour l’endoctriner encore, il répondit :

« Pourquoi donc me prêchez-vous ? qu’ai-je fait pour cela ? Laissez-moi vous soumettre une singularité qui me frappe.

« J’ai à Boulogne-sur-Mer une cousine, une vieille cousine de beaucoup d’esprit, qui s’était mise, il y a deux ans, à rentrer avec moi en commerce de lettres, renouant ainsi avec mes souvenirs d’enfance. Et puis, tout d’un coup, un jour, elle m’a proposé de me recommander aux prières de tout un couvent, dont la supérieure, disait-elle, était une de nos parentes. En un mot, elle a fait preuve à mon égard du zèle catholique et monastique le plus intempestif et le plus déplacé. Je le lui ai dit.

« Or, comment se fait-il aujourd’hui qu’il