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plume appelle la plume, et les amours-propres intéressés ont beaucoup de babil. Sur Malherbe, sur Boileau, sur Pope, sur Johnson, non content de les juger par leurs ouvrages, on a fait des livres, on a recueilli leurs moindres mots, on les a étudiés et poursuivis jusque dans le détail domestique de leur vie.

Si par la même méthode, sans plus d’art, mais avec la même impartialité, on bâtissait sur chacun de nos grands auteurs des volumes ainsi farcis et composés de détails biographiques, jugements, analyses, fragments de lettres, témoignages pour et contre, anecdotes et ana, on aurait toute la vérité désirable, on saurait d’original et de fond en comble, le talent, le caractère et la personne. Ce serait tout gain pour le lecteur ; la part et le mérite du collecteur disparaîtraient dans le résultat.


SAINTE-BEUVE, passim.