Page:Pons - Sainte-Beuve et ses inconnues, 1879.djvu/166

Cette page n’a pas encore été corrigée

ur des jeunes garçons et des jolies fillettes, qui avaient profité de leurs rencontres au pied de la chaire pour échanger des œillades, des serrements de mains, qui sait ? peut-être des billets doux, et qui terminèrent l’année par d’heureux mariages ou des fiançailles pleines de promesses, seul résultat un peu gai que le jansénisme ait jamais produit.

Mais tous ces faits et bien d’autres encore sont plutôt du domaine de la biographie. Je craindrais qu’on ne trouvât pas à les lire le plaisir que j’aurais à les raconter. Revenons donc à notre sujet, c’est-à-dire à l’homme privé et à ses amours.

Il était doué d’une énergie peu commune. Aucun labeur, si rude fût-il, ne parvenait à l’écraser. Même après la cinquantaine, à l’époque où j’eus l’honneur d’être admis auprès de lui, il pouvait encore égayer ses travaux de quelques distractions. Que de fois, les soirs d’été, après une longue journée passée sur les livres, l’ai-je vu sur le point de succomber à la fatigue ! Tandis que je lui lisais l’ouvrage dont il avait à parler, sa paupière alourdie se