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comme son œuvre capitale et qu’il a mis vingt ans à édifier. Que vous dirai-je ? Le morceau est un peu gros pour la délicatesse de nos estomacs[1].

L’air de leurs montagnes rend celui des Suisses plus robuste. Aussi le flair subtil de Sainte-Beuve devina-t-il qu’il y avait là-bas un public à souhait pour un tel cours. Il ne se trompait pas. Le canton de Vaud se trouvait justement agité alors par le mouvement de renaissance religieuse au sein du calvinisme connu sous le nom de Réveil. Saisir cet à-propos était un coup de maître.

Si le titre même de ces esquisses ne me détournait des sujets sérieux, je dirais comment le nouveau professeur arrive à Lausanne dans l’automne de 1837, avec une telle cargaison de livres qu’il en encombre la cour de l’hôtel où il descend.

Je le montrerais aussitôt à l’œuvre, écrivant

  1. Cet ouvrage a un autre inconvénient. Par la perfection et le complet de ses renseignements, il nous rassasie comme un panier de pêches trop mûres. En général, le Français préfère les primeurs ou les fruits verts.