Page:Pons - Sainte-Beuve et ses inconnues, 1879.djvu/163

Cette page n’a pas encore été corrigée

de son premier amour, il en avait étudié d’abord les ressources poétiques, puis la doctrine même et les luttes qu’elle a suscitées. C’est ainsi qu’il en vint à se préoccuper de la fameuse question du jansénisme qui a tant agité le XVIIe et le XVIIIe siècle et qui se continue de nos jours sous une forme différente. Il ne fallait pas songer à exposer un sujet si particulier devant un public parisien, trop enclin à la raillerie et peu soucieux de ce qui touche aux questions théologiques. On avait depuis si longtemps perdu de vue Port-Royal et ses solitaires qu’il était impossible d’y intéresser. « Les Français, disait Sainte-Beuve, aiment à apprendre ce qu’ils savent. Quant à ce qu’ils ignorent, c’est différent. Que de peine pour leur insinuer une idée neuve ! à combien de quolibets on s’expose ! »

Aujourd’hui même, avouons-le, parmi les admirateurs de l’éminent critique, le plus grand nombre s’en tient à ses Lundis, bien qu’il ne mît qu’une semaine à les improviser, et n’a jamais pu mordre aux six forts volumes de Port-Royal, monument solide, qu’il regardait