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époque a fait un pas sérieux vers l’amélioration, au moyen des chemins de fer et par la transformation de l’industrie, à qui le doit-on si ce n’est à cette élite d’intelligences ? Ils ont donné à l’activité humaine un emploi digne d’elle, et, seuls, ils ont réalisé le mot célèbre que la foi transporte les montagnes. Entre leurs mains nos voies ferrées, nos fabriques, notre outillage industriel, nos expositions maintiennent la supériorité de notre pays et compensent vis-à-vis des autres nations ce que nous avions perdu du côté des sciences, des lettres et de l’érudition. La France garde sa place dans le mouvement européen et continue à lui donner le branle. Tout cela grâce à eux. Bazard, Enfantin, Michel Chevalier, les Péreire, Émile Barrault, Charles Duveyrier, Félicien David, ont été vraiment les pionniers de la seconde moitié du siècle et l’ont marquée de leur empreinte. Quelques-uns, à ce jeu, ont fait fortune. Quel mal y voyez-vous, s’ils ont, en ce faisant, enrichi leur pays ? Ne venez pas dire que c’est là un progrès purement matériel, la partie exclusivement physique de la civilisation. Non, l’âme