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trouvait le numéro. Triste déception ! l’article était signé P. Leroux, celui dont personne ne faisait cas au journal, le factotum à qui on laissait la grosse besogne[1].

Sainte-Beuve, qui l’avait vu à l’œuvre, n’avait garde de le négliger. Lui-même traversait alors sa période d’investigation et de curiosité, allant de Daunou à Cousin, puis à Victor Hugo, puis à Lamennais, à Carrel, aux saints-simoniens, etc., avide de toute nouveauté, empruntant à chaque système, à chaque école ce dont il avait besoin pour compléter son éducation personnelle et perfectionner son outil intérieur, voulant passer par des observations, par des comparaisons multipliées avant d’oser se faire un avis et de conclure. Pierre Leroux le mena à Enfantin. Sainte-Beuve prit goût à la doctrine plus qu’il ne veut en convenir : « Mes relations, que je n’ai jamais désavouées, avec les saints-simoniens restèrent toujours libres

  1. Le fait paraît moins surprenant quand on lit l’article dans le numéro du 24 juin 1829. Il y est parlé avec éloge de l’ancien ministre des relations extérieures ; de plus, les idées en sont empruntées d’un mémoire publié par M. d’Hauterive sous la dictée de Talleyrand.