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avait pourtant des jours où elle trouvait que son confesseur ne lui témoignait pas une confiance égale à la sienne, et où elle lui reprochait de se dérober à l’effusion. « Personne ne comprend rien à votre vie et n’en sait les plaisirs et les peines. »

D’autres fois, elle s’irritait de certaines méfiances et du trop de crédulité accordée à de méchants propos.

« Je suis très-orgueilleuse, mon ami, et plus on dit de mal de moi, plus je deviens hautaine et concentrée. Il fallait que je vous aimasse bien sincèrement pour solliciter de vous des explications et pour vous en donner comme je l’ai fait ; je ne m’en repens certes pas, puisque vous m’avez rendu votre confiance, et que rien, j’espère, ne la troublera plus ; mais avec personne au monde je ne voudrais recommencer. »

Nous touchons là le vrai fond de la nature humaine, sans aucun des embellissements poétiques dont on en recouvre d’ordinaire la nudité. Ah ! nous sommes loin de la Magdeleine repentante, courant au Sauveur, après quelques faiblesses,