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mot, bien qu’il soit difficile de ne pas sourire à lui voir rendre de si galants services. S’il n’avait pris soin de publier, peu de temps avant sa mort, sans doute avec l’assentiment de Mme Sand, les lettres qu’elle lui écrivit, nous n’aurions jamais deviné à quel point ils avaient poussé, l’un la complaisance et l’autre la franchise. En voici quelques extraits :

Mars 1833. « Eh bien ! mon ami, quand viendrez-vous dîner avec moi ? Que vous n’ayez pas faim, ce n’est pas une raison ; je ne tiens pas à vous faire manger, mais à causer avec vous sans être dérangée, et à ces heures-là je suis libre… Il m’est bien doux de trouver en vous le zèle et l’amitié que je réclame toujours avec confiance sans crainte d’être indiscrète. »

En conséquence, elle le prie de lui amener quelqu’un des écrivains en vogue ; elle songe d’abord à Alexandre Dumas, nonobstant la couleur ; puis à Alfred de Musset ; mais aussitôt elle se ravise :

« À propos, réflexion faite, je ne veux pas que vous m’ameniez Alfred de Musset. Il est très-dandy, nous ne nous convien