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nous a rendues avec l’ampleur de son style plantureux. Jamais, depuis Jean-Jacques, aucun écrivain n’avait mieux senti l’âme de la nature, la santé et la joie de la vie rustique, et les admirables tableaux qu’offre la campagne dans sa richesse et sa diversité. Que de frais et riants paysages que le pinceau n’égalera jamais ! Et tout cela, sans trace d’effort, comme l’arbre donne ses fruits, comme la source verse l’onde.

Les critiques, il faut le dire à leur honneur, saluèrent avec enthousiasme sa venue, applaudirent à ses audaces. Sainte-Beuve, avant de l’avoir vue, publia dans le National, où il écrivait alors, des articles pleins de sympathie. Il nous raconte lui-même quelle en fut la récompense :

« Planche, qui la connaissait déjà, me dit que l’auteur désirait me voir pour me remercier. Nous y allâmes un jour vers midi. Je vis en entrant une jeune femme aux beaux yeux, au beau front, aux cheveux noirs et un peu courts, vêtue d’une sorte de robe de chambre sombre des plus simples. Elle écouta, parla peu et m’engagea à revenir. Quand je ne