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À son front pur j’ai vu la ride ineffacée,
     Et n’ai su d’un baiser tendrement la polir.

     J’ai vu sa fille aînée à son bras s’embellir,
     Et rougissante au seuil de la fête empressée,
     Appeler tous regards, ravir toute pensée ;
     Et la mère en oubli pourtant s’enorgueillir.

     Assez, ô muse, assez ! Taisons ce qui s’avance ;
     Étouffons les échos pour les ans de silence ;
     Enfermons les soupirs et cachons-les à tous.
     Plus de chants, même au loin en notre deuil modeste.
     Plus de perle au collier ! que le fil seul nous reste,
     Un fil indestructible ! ô muse, arrêtons-nous.

Les fins de roman ne sont jamais aussi agréables que la mise en train. Une seule scène suffira pour peindre au naturel les embarras où nous jettent de telles intrigues. Le récit en a été fait à M. d’Haussonville par une dame.

— La passion de Sainte-Beuve pour Mme X… avait fini par une brouille de longue durée. Ils n’étaient pas encore réconciliés, lorsqu’un soir le hasard les amena en présence devant moi. Jusque-là, rien que de très-ordinaire : c’est ce qui arrive tous les jours ; mais la chose piquante, c’est que M. Sainte-Beuve, voulant dire tout ce