Page:Poncy - Poésies, vol. 1, 1867.djvu/75

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 7 —

III

Ce sont là les beautés que je voudrais décrire ;
Devant elles, la voix grandit comme le cœur.
C’est sous votre dictée, ô flots où vont s’inscrire
Les pas des Magellans ! que je voudrais écrire
Les poèmes qu’à Dieu vous adressez en chœur !

Voilà mes vœux, amis ! Mon délire m’emporte
À travers des climats vierges de pas humains.
Tout ce que j’ai de grand dans mon esprit avorte ;
Et pourtant j’obéis à la voix qui m’exhorte
À ne pas déserter les célestes chemins.

C’est que notre Provence est un champ bien fertile
Peur ceux de ses enfans qui sont nés troubadours ;
C’est qu’elle a des rochers dont la vague mutile
Les vieux flancs, écaillés comme ceux d’un reptile ;
C’est que nous aimons tous son ciel et ses beaux jours.

C’est que souvent mon cœur ardent, enthousiaste,
À l’aspect de ces fleurs qui paillettent nos champs,
De nos flots azurés, de l’horizon si vaste,
De la grève des bords que l’orage dévaste,
Ne peut plus contenir le fleuve de ses chants.