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XLVIII
notice

Depuis un an il a conçu et il s’est donné une belle mission. Il veut se faire le chansonnier du travail. Il veut choisir les différents métiers qui sont des types primitifs de tout temps et de tout lieu, ou des types nouveaux vigoureusement en saillie, et jeter dans un monde poétique et varié la chanson de chacun de ces métiers : avec la gaîté du travailleur, le contentement de sa profession, l’amour du foyer, de la famille et de ses semblables, la dignité de soi-même, la pensée de Dieu !

Déjà il a heureusement exécuté un grand nombre de ces chansons : celle du Guinguettier, qui ouvre la série, parce que c’est là que tous les métiers commencent par se donner rendez-vous ; celle du Roulier, chantant et avançant toujours, à petit pas, sur la grand’route, malgré sa rapide et bruyante rivale, la vapeur, qui le menace ; celle du Laboureur, du Boulanger, du Menuisier, du Forgeron, de l’Orgue de Barbarie, plusieurs autres encore ; et, à la dernière page, pour mettre fin à toutes, la chanson du Fossoyeur, dans laquelle le poète relève, avec mélancolie, de son injuste abaissement, l’ouvrier qui se dévoue au dernier labeur dont