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XLVI
notice

À mes doubles travaux je veux rester fidèle,
Et bien des fois encore, au bruit de la truelle,
Dans nos bruyants chantiers à tous les vents ouverts,
Je mêlerai le bruit harmonieux des vers.

Il semblerait naturel qu’une fois cette profession adoptée, il dût songer à y apporter quelque chose de sa riche intelligence, qu’on le vit bientôt s’élever au-dessus du travail manuel et se pousser à l’architecture. Mais quoi ? c’eût été une dérivation de ses facultés vers un but étranger. L’architecture, elle aussi, est une poésie, il est vrai ; cette poésie, il la sent, il la fait passer dans ses vers comme toutes les autres ; mais, en pratique, ce n’est pas la sienne. Ce qu’il est, comme travailleur, et pour vivre, sans nul souci, de son état : ce n’est pas architecte, ce n’est pas maître, c’est ouvrier maçon.

Désirée, la jeune, fille au profil grec de son premier volume, la pure orpheline, son conseil et son ange gardien, est devenue sa femme. Tout est vrai, tout est saint, tout est poétique dans sa vie. Comme il lui adressait jadis ses inspirations, il les lui adresse encore aujourd’hui : comme il la consultait, le soir, à la veillée, il la