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À MON AMI COSTE
peintre de nature morte.
I
Peintre qui fais surgir de tes féconds pinceaux,
Des poissons et des fruits, des fleurs et des oiseaux ;
Coste ! jeune vieillard dont les veilles arides
Sur ton front, avant l’âge, ont ciselé des rides ;
Qui, voué dès l’enfance à des labeurs ingrats,
As dû sacrifier ta pensée à tes bras ;
Né sous le même ciel, comme lui prolétaire,
Mon luth dans ton pinceau vient saluer un frère ;
Et, narguant le dédain, la misère et l’affront,
Épines dont les dards ont tatoué ton front,