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Les roches, des vaisseaux empalent la carcasse.
Le câble grince et crie, et se tend, et se casse.
La falaise au front noir, que la vague fracasse,
Semble, pâle d’effroi, reculer sous son choc.

Plus de voiles ! Partout le navire se troue.
Les mâts, rompus au pieu, sont couchés sur la proue.
Vainement le canon de détresse s’enroue :
L’œil de feu de l’éclair glace les dévouements.
À la gueule du flot nul n’arrache la proie
Que pétrit son écume et que son onde broie,
Et dont son flanc repu sur la rive renvoie
Les débris mutilés, comme des ossements.



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