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Couronner dignement cette grande épopée

Que ses canons et son épée
Semblent n’entamer qu’à regret ?

Il est de grands devoirs que la victoire impose.
Lorsqu’après le combat le soldat se repose,
Et que dans le fourreau dort le glaive d’acier,
La prévojante main du laboureur austère,

Dans les flancs féconds de la terre
Doit semer le grain nourricier.

Après que les canons, volcans des batteries,
Ont broyé les cités de vétusté pourries,
L’ouvrier créateur sans relard doit venir
S’inspirer des besoins des siècles qui vont luire,

Et sur les noirs débris construire
L’édifice de l’avenir.

Eh bien ! notre patrie, heureuse en toute chose,
Peut et doit accomplir cette œuvre grandiose.
Dieu l’a touchée au front, son front a resplendi,
Et l’Arabe qui vient s’abriter sous son aile,

Veut encor retrouver en elle
La France de Bounaberdi !

Pour en exproprier la panthère et le tigre
Chaque jour, au désert, quelque famille émigre,