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Forts comme le lion, prompts comme la gazelle,
Nos robustes marins rivalisant de zèle,
Veulent qu’avant le soir leurs frères de l’Isly
Sachent que de Sourali le port est aboli,
Et que, du haut des mâts, dans les monts, sous la tente,
Tout célèbre à la fois leur victoire éclatante.
Nos canonniers font tous des miracles de tir
Et n’ajustent jamais un but sans l’engloutir.
L’Arabe, que sert mal son œil d’effroi livide,
Lance un boulet anglais qui se perd dans le vide :
Le peuple crie et fuit : les échos du désert
Répètent du canon le foudroyant concert ;
Et la mort se promène, implacable et fatale,
Sur ces riches débris qu’au loin la guerre étale.
À midi, de ces forts aux créneaux dentelés
Les feux étaient éteints, les murs démantelés ;
Le sable immaculé, les promontoires sombres
Étaient souillés partout de sang et de décombres,
El le soleil couvait, sous sa prunelle d’or,
Le pavillon français flottant sur Mogador !


 

III





Et maintenant, Monsieur, que la paix est conclue
El que le monde entier de ses chants la salue,
Ne vous semble-t-il pas que la France devrait