Page:Poncy - Poésies, vol. 1, 1867.djvu/215

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DÉLIRE



Oh ! quels bras m’ont ainsi cloué sur cette rive
Où tout est desséché par le brûlant siroc,
Où la vague, sans force et sans colère, arrive ?
D’où vient que mon destin de plus en plus s’y rive,

Comme les racines d’un roc ?

Oh ! qui m’emportera vers ces affreux rivages
Où le tranchant éclair, ainsi qu’un yatagan,
Fait voler dans les airs le front des rocs sauvages ;
Où, pareil au démon qui préside aux ravages,

Tournoie et rugit l’ouragan ?

L’orage furieux qui sur les lames rampe,