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« Viens, enfant, viens que je voie
» Les jours dorés que tu perds,
« Dans mon palais plein de joie,
« Couler sur des lits de soie.
« Je suis la reine des mers.

« Viens ! à l’heure où j’y pénétre,
« L’aube nue y tient sa cour.
« Là, les désirs de bien-être
« Sont comblés avant d’y naître.
« Viens, pour toi je meurs d’amour.

« Les jours qu’on passe sur l’onde,
« Comme l’onde sont amers ;
« Livre-moi ta tête blonde
« Pour que d’amour je l’inonde.
« Je suis la reine des mers !


— « Tes plaisirs, tes trésors, les perles de ta robe,
Ton palais qu’à nos yeux la mer sombre dérobe.
Tes plafonds de corail où tes doigts ont sculpté
Mille groupes lascifs de dieux et de sirènes,
Les hymnes infinis des flots que tu refrènes,
Toute cette richesse à faire envie aux reines
Ne vaut pas un baiser de ma chaste beauté. »