Page:Poncy - Poésies, vol. 1, 1867.djvu/198

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 130 —

Déchire les pâles brouillards ;

Quand l’astre radieux s’élance dans l’espace,
Comme la robe d’or de quelque dieu qui passe

En éblouissant nos regards ;

Lorsqu’il voit un beau jour rajeunir les campagnes,
Les troupeaux blancs tigrer le flanc noir des montagnes,

L’aspect agreste d’un chalet

Tapissé jusqu’au toit de mousse parfumée,
Et dont la brise fait ondoyer la fumée

Comme un panache violet ;

Ce qu’il ressent, enfin, d’ineffables délices,
Lorsqu’à ses pieds, les fleurs inclinent leurs calices

Gonflés de senteurs et de miel,

Et que, tout pénétré de ce bonheur austère,
Il sent la vie, ainsi qu’en une immense artère,

Circuler de la terre au ciel.


III


L’heure où le roi du jour, éclairant d’autres mondes,
Vole au penchant des cieux, s’engloutit dans les ondes

En nous jetant un long adieu,

Ramenait le sommeil, la paix et la prière ;
Et la harpe, les mers, le firmament, la terre,

Chantaient ensemble : Gloire à Dieu !