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Les charmes de l’hymen qui l’apaise et l’épure ;
Et ces effusions du cœur, que la nature

Rend plus profondes chaque jour ;

Les langes du berceau, les rêves de l’enfance,
Les tendresses de Dieu qui veille à sa défense ;

L’orgueil d’un père fortuné

Qui sourit à la couche où son enfant repose,
Et voit sa jeune épouse ouvrir sa bouche rose

Aux baisers de son premier-né ;

La beauté de la nuit, à l’heure où la mer sombre
Flamboie et réfléchit les étoiles sans nombre

Que le ciel mire dans ses eaux,

Quand la reine des nuits blanchit la noire roche,
Plane sur les forêts et largement ébauche,

Dans les champs, l’ombre des coteaux.

Ils redirent encor la joie âpre, infinie,
Les chaleureux élans qu’inspire le génie,

Quand, pareil au coursier fougueux

Qui franchit au galop plaine, torrent, colline,
Il prend quelque mortel sur sa croupe divine,

L’enlève et le transporte aux cieux ;

Tout ce que le poète éprouve quand l’aurore
Enflamme l’Orient, et des monts qu’elle dore