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Oh ! la mer est un grand poète !
Toujours Dieu parle dans son sein.
Toujours le calme ou la tempête
Fait vibrer ce grand clavecin.
Sa clameur est aussi profonde
Que la profondeur de son onde.
Elle a, comme le firmament,
De belles plaines azurées,
Des dimensions ignorées ;
Elle a, de plus, le mouvement.

Et pour traduire à l’âme humaine
Tout ce que les vents et les flots
Font résonner, dans mon domaine,
D’hymnes d’amour ou de sanglots,
Pour révéler ce grand poème
Que j’amasse et cache en moi-même
Ainsi qu’un précieux trésor,
J’appelle en vain d’autres poètes :
La terre et la mer sont muettes
Et mes chants meurent sans essor…


III


Et semant en tous lieux l’horreur qui me devance,
J’arrive sur tes bords, ô sereine Provence !

J’arrive, et l’ouragan mugit ;
L’éclair fend ton ciel qu’il rougit ;