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XIII

quelle on a composé autrefois les vers qu’il s’agit de reprendre en sous-œuvre ; délicat surtout parce que, malgré une plus grande habitude de la langue, et une facture plus sûre du vers, on risque de détruire, en retouchant les pièces de la première époque, la fraîcheur, la naïveté et l’inexpérience qui constituaient leur unique charme ou leur saveur.

Je crois cependant, à l’égard de ces retouches, être resté dans la juste mesure de ce qu’il fallait faire et n’avoir rien altéré foncièrement de ce qui a pu exciter autrefois l’intérêt bienveillant de mes premiers lecteurs. J’y ai apporté trop de conscience et trop de soin pour que le résultat ait trahi mes efforts.

Et maintenant, amis, amateurs et lecteurs inconnus, si mes livres ont la chance d’en rencontrer, je vous dis cette fois un adieu définitif, dont vous trouverez la raison, si vous tenez à la connaître, à la fin du dernier volume. Et vous, mes vers, si gais à la première heure et si navrés à la dernière, adieu aussi, et à la garde de Dieu !

Charles Poncy.
Novembre 1867.