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Le superbe Occident ferme ses rouges portes.
Tout est splendide et beau. Qui peut donc l’affliger ?
Est-ce le vent qui passe, et qui fait voltiger

Auprès d’elle tes feuilles mortes ?

Balance tes rameaux afin que leur parfum
Aux doux festins du cceur sans cesse la convie.

Parmi tous les biens qu’on envie
Mon âme n’en demande qu’un :
Du bonheur pour toute sa vie.

Demain sur ton sommet, marchepied solennel,
Qu’illumine la foudre et que bat la tempête,
J’irai m’agenouiller et prosterner ma tête.

Là je serai plus près du ciel.

Mon âme volera sur l’encens de la terre,
Et j’invoquerai Dieu. Dieu sera son sauveur.
En voyant tant d’amour, de crainte et de ferveur,

Il exaucera ma prière !

Balance-toi, Memnon, et que ton divin chant
Charme les longs échos de cette solitude !

Que ton murmure d’habitude
De mon vœu pieux et touchant
Soit le magnifique prélude !

Que je suis bien ici ! je n’ai point de remords.
À mon tendre serment je suis resté fidèle.