mon œuvre elle-même, j’ai dû forcément revoir plusieurs de mes pièces dans lesquelles une lecture attentive m’a fait découvrir certaines aspérités de syntaxe, des images d’un goût équivoque et des mouvements de vanité puérile qu’on ne peut pardonner qu’à l’extrême jeunesse qui ne doute de rien, d’elle même surtout. Conformément au précepte de Despréaux :
« Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage »
et à cet autre d’un de mes amis qui n’a jamais commis que ce seul alexandrin dans sa vie, encore n’est-il qu’une variante, heureuse à mon avis, d’un vers de Camille Desmoulins :
« Un vers n’est jamais bien quand il peut être mieux »
j’ai passé de longues heures au travail fastidieux, difficile et délicat des corrections : fastidieux parce qu’a moins d’être un idiot qui s’admire éternellement dans son œuvre, il est impossible de se relire soi-même sans fatigue et sans ennui ; difficile parce qu’on ne saurait retrouver, pour ces soudures de détail, et à tête refroidie, l’émotion sous l’empire de la-