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Et ton vol saccadé, qui trace
Un long aqueduc dans l’espace,
Dont la tempête sur ta trace
Disperse soudain les débris.

Dans ces solitudes profondes
Dont tu connais tous les secrets,
Va, de Dieu, pèlerin des ondes.
Faire pressentir les décrets.
Dis au nocher qu’il se défie
Des beaux jours auxquels il confie
Ses biens, son navire et sa vie ;
Car l’orage les suit de près.

Et si parfois le calme cloue
Quelque vaisseau sur l’Océan
Passe, et cache-toi sous sa proue,
Avant-courrier de l’ouragan.
Le marin qui maîtrise l'onde,
Pour explorer les flancs du monde
A besoin que la mer l’inonde
Et rugisse comme un volcan.



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