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XI

que de nouveaux venus, devant lesquels je m’efface volontiers, s’efforcent légitimement de conquérir à leur tour. Je ne me suis jamais dissimulé que mes livres n’ont dû leur prétendu mérite et leur retentissement qu’à l’humilité de mon origine, qu’à cette anthithèse, qu’à cette sorte d’incompatibilité plus apparente que réelle qui existe, dit-on, entre le labeur manuel et les travaux de l’esprit, et à laquelle les ouvriers-poètes ont donné un démenti plus ou moins concluant. J’en suis, au contraire, plus que jamais persuadé aujourd’hui. Aussi j’ai conservé, sans craindre les reproches d’anachronisme, sans affectation, sans arrière pensée de vanité ou de modestie puériles, mon titre de maçon inscrit en tête de mes livres, et j’ai tenu à honneur de reproduire scrupuleusement les notices, signées de deux noms illustres dans la science et dans les lettres, qui précédèrent mes premiers volumes.

C’est là de l’histoire et je n’avais pas le droit d’y toucher.

Mais par déférence pour cette admirable langue française qui a servi d’instrument à la manifestation de mon âme, et par respect pour