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TROMBE MARINE


I


Les canons sont chargés, et la mèche allumée
Luit comme un œil de feu sous des cils de fumée.
L’artilleur est debout près des roulants affûts ;
Et dans les vents, remplis de murmures confus,
Les voiles que l’on cargue et les mâts qu’on recale,
Le cri de branle-bas courant de cale en cale,
Réveillent tout-à-coup les marins endormis…
Aurait-on signalé des vaisseaux ennemis ?

Dieu ! Regardez ! Voyez quelle immense colonne
Monte, en élargissant sa tête qui bouillonne,
Et marche, noir Titan subitement éclos,
Le front dans la tempête et les pieds dans les flots !