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Encore ce n’est rien ceci
Quand on songe à vos doigts de fée.

Car vos doigts, ces brins de jasmin,
Faits pour l’amour et les caresses,
Jouissent d’un pouvoir surhumain,
Et nous convient à quelles fêtes !

Entre vos doigts menus, menus,
Les objets naissent, disparaissent…
— Qu’est-ce qu’ils sont donc devenus ? —
Disent ceux-là qui s’y connaissent.

Disparus, fuis, évanouis !
Vous cueillez des fleurs dans l’espace,
Ah ! vous pouvez dire je souis
Souveraine des tours de passe.

Vous prenez ma montre — et pourtant
Elle n’est pas des plus commodes
À manier, ma montre, étant
Étrangère aux présentes modes —

Vous prenez ma montre — ai-je dit —
Et tôt, voici que malgré elle
Vous lui faites marquer midi,
Heure fantastique, irréelle !

D’autres fois, c’est dans un chapeau
Que vous battez une omelette ;