Page:Ponchon - La Muse gaillarde.djvu/33

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Ce sont d’irréductibles viandes
Qui cagnent comme des bassets,
Quand ce ne sont pas des limandes
Qui tiendraient trois dans deux corsets.

Il faut les voir à la lumière
De préférence, car leur teint
S’envole aussitôt en poussière
Au jour indiscret du matin.

Tout le long des lentes journées,
Dans un farniente sans pareil,
Elles restent emprisonnées
Sans se soucier du soleil.

Elles sont veules et ganaches,
Roulant un regard sans entrain
Dans leurs yeux — comme on dit — de vaches
Qui regardent passer un train.

Et puis ? Qu’est-ce qu’elles fabriquent ?
Me direz-vous. — Eh bien, messieurs,
Elles attendent et s’astiquent,
— Tels des soldats consciencieux.

Elles fument des cigarettes
Ou s’affalent comme un paquet,
Interrogent des pâquerettes
À l’aide d’un jeu de piquet.