Page:Ponchon - La Muse gaillarde.djvu/254

Cette page a été validée par deux contributeurs.


N’a-t-il pas, avant de partir,
Pour vous, cochons, en abondance
Versé son sang comme un martyr
Sur tous les coteaux de la France ?

Il l’a fait. De bons vignerons
Sont-ils pas venus dare-dare
Le recueillir, pieux et prompts ?
Ils sont venus, je le déclare.

Ensuite, avec ce sang divin,
N’ont-ils pas fait « la scène à faire »
En vous distillant ce bon vin
Qui semble être votre atmosphère ?

Ils l’ont faite. Vous voyez bien…
Allez communier, andouilles
Pâles et navrantes combien !
Si vous n’êtes pas des grenouilles.

On assure que l’on a vu
Partir les dernières cigognes.
L’hiver arrive, il est venu :
— Allez boire, pauvres ivrognes.

Que vous importe à vous, l’hiver ?
N’avez-vous pas dans les bouteilles
L’été doré, le printemps vert,
Et l’automne aux couleurs vermeilles ?